mardi 8 mai 2018

Une rose effeuillée

Dans cette poésie, Thérèse s'imagine être présente lorsque Jésus, quittant les bras de Marie, va poser pour la première fois ses petits pieds sur la terre, essayant ses premiers pas. Par une délicate attention, elle se voit effeuiller en ce moment une rose sous les pieds du petit Jésus pour que ceux-ci se reposent bien doucement sur ses fraiches pétales. Partant de cette image, elle compare ensuite la rose effeuillée au cœur qui, chaque jour, s'immole pour la gloire du divin Maître, ne se recherchant jamais mais s'abandonnant totalement à lui, tel les pétales éparses de la rose s'étalant sans art au sol, au gré du vent. Enfin, de même que l'on marche sans regret sur ces débris de feuilles, ainsi elle-même doit disparaitre aux yeux du monde, comme une rose à jamais flétrie pour la terre, mais ô combien belle et gracieuse pour son Bien-Aimé à qui elle a prodigué sa vie... mais qui la lui rendra si bien!

Version chantée de cette poésie avec paroles affichées sur l'image :

 



Note: il est possible d'écouter ici une autre version chantée sur un accompagnement au piano seul.


Version musicale avec les paroles pour accompagner les chanteurs :

 



Paroles intégrales de la poésie :

 

1
Jésus, quand je te vois soutenu par ta Mère
Quitter ses bras,
Essayer en tremblant sur notre triste terre
Tes premiers pas,
Devant toi je voudrais effeuiller une rose
En sa fraîcheur,
Pour que ton petit pied bien doucement repose
Sur une fleur !...

2
Cette rose effeuillée, c’est la fidèle image
Divin Enfant,
Du cœur qui veut pour toi s’immoler sans partage
À chaque instant.
Seigneur, sur tes autels plus d’une fraîche rose
Aime à briller,
Elle se donne à toi... mais je rêve autre chose :
« C’est m’effeuiller !... »

3
La rose en son éclat peut embellir ta fête,
Aimable Enfant,
Mais la rose effeuillée, simplement on la jette
Au gré du vent.
Une rose effeuillée sans recherche se donne
Pour n’être plus.
Comme elle avec bonheur à toi je m’abandonne
Petit Jésus.

4
L’on marche sans regret sur des feuilles de rose,
Et ces débris
Sont un simple ornement que sans art on dispose,
Je l’ai compris.
Jésus, pour ton amour j’ai prodigué ma vie,
Mon avenir.
Aux regards des mortels, rose à jamais flétrie,
Je dois mourir !...

5
Pour toi, je dois mourir, Enfant, Beauté Suprême,
Quel heureux sort !
Je veux en m’effeuillant te prouver que je t’aime,
Ô mon Trésor !...
Sous tes pas enfantins, je veux avec mystère
Vivre ici-bas,
Et je voudrais encor adoucir au Calvaire
Tes derniers pas !...


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